Si le manque de fer est une pathologie bien connue, on a tendance à en savoir bien moins sur le surplus de fer. En effet, il n’est pas rare de se voir recommander une supplémentation en fer, notamment en cas d’anémie ou de fatigue passagère. C’est d’ailleurs la carence nutritionnelle la plus courante dans le monde ! En particulier chez les femmes, en raison des menstruations qui peuvent provoquer une perte de fer conséquente.
Mais il existe certaines pathologies qui ont pour conséquence une accumulation excessive de fer dans l’organisme. Dans ce cas, un régime pauvre en fer est recommandé, en complément d’un traitement.
Les nombreuses fonctions du fer dans notre organisme
Le fer est l’un des composants de l’hémoglobine, qui est une protéine qui se trouve dans les globules rouges. C’est elle qui permet le transport de l’oxygène vers l’ensemble des organes, Sans fer, il est impossible pour l’organisme de former de l’hémoglobine, et donc de s’oxygéner. Les deux tiers du fer de votre corps se trouvent dans l’hémoglobine.
Le fer est également impliqué dans la formation de la myoglobine qui permet de stocker l’oxygène dans les muscles. Si vous faites du sport, c’est cette protéine qui vous le permet ! 15% de votre fer se trouve dans la myoglobine.
Le reste du fer présent dans votre corps permet le métabolisme des aliments qui fournissent l’énergie à votre corps. Le fer permet également de combattre les infections.
C’est donc un élément absolument essentiel à votre bonne santé. Et s’il est très courant de manquer de fer, on peut également en avoir trop ! C’est une pathologie certes plus rare, mais aux conséquences importantes.
Les risques liés à un excédent de fer
Ce régime pauvre en fer se recommande principalement dans le cas d’une hémochromatose. Il s’agit d’une maladie génétique héréditaire qui a comme conséquence l’accumulation et le stockage d’une grande quantité de fer dans l’organisme. Cette maladie provoque donc une accumulation excessive de fer dans certains organes, en particulier dans le cœur et le foie.
En tant normal, quand on consomme trop de fer, l’organisme l’élimine naturellement. Ce n’est pas le cas des personnes atteintes d’hémochromatose. Le traitement habituel pour cette pathologie est la phlébotomie. Il s’agit en quelque sorte d’une saignée. Ce traitement permet d’éliminer la quantité trop importante de fer contenue dans le corps.
Un régime pauvre en fer ne permet pas de remplacer le traitement par phlébotomie. En revanche, il peut permettre l’espacement de ces traitements, ce qui peut représenter un avantage pour le patient.
Le régime pauvre en fer s’adresse donc principalement aux personnes atteintes d’hémochromatose. Cependant, il existe d’autres pathologies liées à une accumulation excessive de fer : inflammation, alcoolisme, certaines maladies rares, pathologie hématologique chronique (comme la leucémie par exemple), etc.
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Comment suivre un régime pauvre en fer
Il existe deux sortes de fer que l’on peut consommer via notre alimentation :
- le fer héminique : il est d’origine animale
- le fer non-héminique : il est lui d’origine végétale
Ce qu’il faut savoir est que le fer héminique est beaucoup plus absorbé par notre organisme, il représente donc un risque plus grand pour les personnes atteintes d’hémochromatose. Le principe du régime pauvre en fer est donc de réduire la consommation de fer héminique au profit de protéines végétales. Mais il existe également de nombreux aliments qui contribuent à la diminution de la concentration de fer dans l’organisme.
L’apport en protéines
Si le fer héminique est la principale source de fer de l’organisme, le premier réflexe à adopter est de diminuer l’apport de viande. Cependant, l’organisme a besoin de protéines afin de correctement fonctionner. Il faut donc remplacer les protéines animales par leur équivalent végétal. Heureusement, il existe de nombreuses sources de protéines qui proviennent des plantes :
- tofu
- légumineuses
- œufs
- oléagineux
Les fibres
Les aliments riches en fibres sont à privilégier, car ils contiennent certains éléments incompatibles avec l’absorption du fer. Il est donc nécessaire d’augmenter la consommation des produits suivants :
- céréales complètes
- chocolat
- rhubarbe
- betteraves
- noix
- légumineuses
- épinards
En bref, l’ensemble des ingrédients riches en fibres sont à ajouter à votre alimentation. De plus, nombreux aliments riches en fibres contiennent également des protéines végétales. Si vous remplacez les protéines animales par des protéines végétales, privilégiez celles riches en fibres.
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Les boissons
Le thé et le café sont des boissons riches en tanins et en antioxydants. C’est encore plus vrai pour le thé que le café, d’où le fait que de nombreux nutritionnistes recommendent de consommer du thé pendant les repas. Cela permettra de diminuer l’absorption du fer. En revanche, tous les thés ne se valent pas, privilégiez donc les thés riches en tanins.
Le calcium
Le calcium est un élément qui perturbe l’absorption du fer. Il est donc nécessaire de consommer des aliments riches en calcium à chaque repas afin de diminuer la concentration de fer absorbée. Pour cela, vous pouvez consommer des :
- produits laitiers
- poissons gras
- laits végétaux
Les aliments à éviter
En parallèle, il faut bien évidemment réduire sa consommation d’aliments riches en fer. S’il faut réduire de manière importante l’apport en fer héminique, il n’est pas nécessaire de le supprimer totalement de l’alimentation. En effet, les aliments riches en fer héminique permettent d’apporter de nombreux nutriments à l’organisme. Voici les aliments à limiter :
- fruits de mer
- viande rouge
- abats
- poisson
- aliments riches en sucres dans son régime (le sucre augmente l’absorption du fer)
Les aliments à éliminer
Les personnes atteintes d’hémochromatose ne peuvent en aucun cas consommer des fruits de mer crus. Certains sont porteurs de la bactérie « Vibrio Vulnificus » qui peut être mortelle pour les personnes atteintes d’hémochromatose.
De même, l’alcool est à éviter. L’hémochromatose abîme beaucoup le foie, les lésions peuvent être fortement aggravées par la consommation d’alcool. De plus, l’alcool augmente de manière importante l’absorption du fer. Il est donc à éviter absolument si vous souffrez de lésions du foie, et à limiter fortement si ce n’est pas le cas.
Il faut également être particulièrement vigilant en ce qui concerne les médicaments contenant du fer ou de la vitamine C. Ces composants ne sont pas systématiquement mentionnés sur l’emballage. C’est également le cas de plusieurs aliments industriels. Soyez donc particulièrement vigilants.
Notre avis sur le régime pauvre en fer
Un régime pauvre en fer peut certes être quelque peu contraignant. Il faut être très vigilant sur les aliments et les médicaments que l’on consomme et changer quelques-unes de ses habitudes alimentaires. En plus, un régime pauvre en fer ne pourra malheureusement pas vous permettre de vous passer de traitement.
Pourquoi donc suivre un régime pauvre en fer ? Car si ce régime ne permet pas de se passer de traitement, il peut contribuer à réduire la fréquence des saignées. Et ce de manière importante. Certains malades parlent de 50% de saignées en moins. C’est donc un avantage non négligeable.
Le régime pauvre en fer est donc particulièrement utile aux personnes souffrant d’hémochromatose. Si ce n’est pas votre cas, il ne vous sera d’aucune utilité : même si vous consommez trop de fer, l’excédent est naturellement éliminé par votre organisme !