Le cannabidiol, ou CBD, est une molécule non psychotrope et non addictive extraite de la plante Cannabis L. Sativa, également appelée chanvre cultivé. Cette molécule librement commercialisée dans l’Hexagone pourrait contribuer à la perte de poids.
CBD : les raisons d’un engouement…
En France, le cannabidiol continue de faire des émules malgré une incertitude juridique latente. Si la molécule peut être commercialisée en toute légalité sous certaines conditions (concentration de THC inférieure à 0,2 %), elle reste suspendue à la décision du Conseil d’Etat qui devrait se prononcer au deuxième semestre 2022, même si les signaux semblent au vert.
Aujourd’hui, l’Hexagone compte plus de 7 millions de consommateurs de produits à base de CBD selon les chiffres communiqués par l’association Interchanvr et repris par le média LSA Conso. Le nombre de magasins spécialisés est même passé de 400 en 2020 à plus de 2 000 fin 2021. Ces derniers proposent du CBD sous forme d’huiles, de crèmes pour application topique, d’aliments, d’e-liquides, de tisanes, etc. Face à ces débouchés impressionnants, la grande distribution s’aligne, à l’image de Monoprix et de Carrefour qui ont récemment lancé des « espaces CBD » dans leurs magasins urbains.
Si les Français plébiscitent cette molécule non psychotrope issue du chanvre cultivé, c’est qu’elle brille par des propriétés antalgiques, des vertus relaxantes et des effets anti-inflammatoires qui en font un remède naturel pour un certain nombre de troubles. Le CBD est avant tout utilisé pour limiter le stress et l’anxiété, favorisant un « lâcher prise » sans effet psychotrope. Il est également sollicité pour traiter l’insomnie dans un pays qui a perdu une heure et demie de sommeil en 50 ans (selon le Baromètre du Sommeil de Santé Publique France).
Le CBD est enfin utilisé pour soulager la douleur associée à certaines pathologies chroniques (sur prescription médicale) ou pour accélérer la récupération musculaire à l’issue d’une blessure ou d’un entraînement intense. D’ailleurs, des athlètes de haut niveau comme Mike Tyson, Megan Rapinoe, Alex Morgan, John Isner ou encore Yair Rodriguez ont intégré le CBD dans leur régime alimentaire pour soulager les douleurs et accélérer la récupération musculaire.
Quelle place pour le CBD dans un régime alimentaire pour perdre du poids ?
Les professionnels de l’industrie du CBD ne tarissent pas d’éloges sur leur molécule… au point d’émettre des allégations qui ne sont pas forcément vérifiées par la science. La perte de poids en fait-elle partie ? Petit tour d’horizon des études en la matière…
Selon un travail de recherche paru dans le journal Medical News Today, le CBD pourrait indirectement contribuer à la perte de poids en interagissant avec les récepteurs CB1 et CB2 dans le tissu lymphoïde et au niveau du cerveau. Ces récepteurs joueraient un rôle important dans le métabolisme et l’alimentation. Dans une étude que vous pouvez consulter ici en intégralité, les souris injectées au CBD (2,5 ou 5 mg par kg de poids) ont perdu du poids de manière significative. Dans une autre étude, les souris supplémentées au CBD ont vu leur appétit baisser. Le groupe supplémenté en Cannabigerol et en Cannabinol, deux autres cannabinoïdes, n’a pas montré les mêmes résultats. Bien entendu, des études rigoureuses sur les humains doivent encore être réalisées pour appuyer ces résultats prometteurs.
Une étude récente explique qu’une privation de sommeil de quatre jours, avec des nuits de 5 heures ou moins, pouvait perturber le métabolisme des lipides de manière substantielle, augmentant le stockage des graisses et maximisant le risque de complications cardio-métaboliques (baisse de sensibilité des cellules à l’insuline notamment). Un manque de sommeil chronique pourrait donc favoriser la prise de poids. Dans la mesure où le CBD favorise un sommeil sain et réparateur par son effet relaxant, il prévient de manière indirecte la prise de poids.
Enfin, le CBD pourrait favoriser la transformation de la graisse blanche (associée à des pathologies chroniques comme le diabète et les maladies cardiaques) en graisse brune. Cette dernière génère de la chaleur en brûlant des calories. Ce mécanisme est également favorisé par l’exercice physique, un sommeil suffisant et l’exposition à des températures basses, comme l’explique cette étude.
Malgré des résultats encourageants, la littérature scientifique sur l’impact du CBD sur le métabolisme reste relativement pauvre. D’ailleurs, certaines études ont abouti à des conclusions opposées, mettant en avant l’effet orexigène du CBD (stimulation de l’appétit).